Trajet d’accompagnement
Tout est possible !
Notre mission vise à promouvoir l’égalité des chances en matière d’emploi de jeunes femmes originaires d’Afrique subsaharienne à Bruxelles, en favorisant les conditions d'une meilleure insertion professionnelle et d'une intégration sociale, dès le début de leurs études supérieures.
Problématique
Une majorité de jeunes femmes originaires d’Afrique subsaharienne rencontrent des difficultés spécifiques qui retardent l’accès à leur premier emploi stable (CDI) sur le marché du travail bruxellois.
Il y’a un vrai problème d’intégration et de manque d’accompagnement des étudiantes d’origine étrangère d’Afrique subsaharienne. Malgré les études sérieuses, elles enchainent la plupart du temps des petits boulots, moins qualificatifs et pas en adéquation avec leurs compétences et aptitudes professionnelles. Les organismes de l’emploi tels que ACTIRIS et les autres missions locales qui accompagnent à la recherche active de l’emploi sont réservés à celles qui n’ont pas de titre de séjour précaire.
Ce qui est aberrant, c’est que les étudiantes de nos pays voisins : Allemagne, France, Luxembourg n’ont pas le sentiment de vivre ces inégalités car le système encourage l’immigration intellectuelle et favorise leur insertion socio-professionnelle une fois les études universitaires terminées.
Par exemple au Luxembourg : lors d’un stage satisfaisant donnant suite à une embauche, l’employeur fait la démarche auprès de la commune en vue de l’octroi d’un permis de travail qui permet de sortir de la précarité étudiante.
Mais en Belgique, l’accès aux stages et à l’emploi est biaisé car la réglementation actuelle pénalise les étudiantes étrangères. L’employeur est face à des charges sociales plus élevées qui le décourage à offrir une première expérience professionnelle en Belgique.
LA SITUATION NE S’AMÉLIORE PAS POUR LES ÉTUDIANTES D’ORIGINE ÉTRANGÈRE.
Malgré des études sérieuses, leur diplôme ne garantit pas encore des chances égales sur le marché de l’emploi. Les étudiantes d’origine étrangère ne vivent pas les mêmes réalités socio-économiques que celles d’européennes à diplôme égal.
“Renforcez votre capacité de transition de l’école à l’emploi ou entreprenariat sans passer par le statut d’innocupé”. Telle était la thématique du 20 septembre 2024?
Le 20 septembre nous avons organisé une séance d’information pour nourrir l’avenir professionnel des étudiantes d’origine étrangère de manière très importante.
Une séance d’info imparable, au programme 3 grands axes:
Comment les entreprises recrutent en Belgique et à quoi fait-on attention quand on ne te connaît pas? (c'est-à-dire pas de réseau)
'Adaptation aux évolutions de la société : La connaissance de la culture organisationnelle des entreprises belges, mais aussi compréhension du système de prêt des coopératives, partage d’expériences des chasseurs de tête, les opportunités qu’offrent le néerlandais.
Les différentes options pour tenir la route vers l’emploi : nous leur avons donné les clés pour comprendre les terminologies, les processus de recrutement, les compositions de jury, les outils et canaux de recherche d’emploi mais aussi une nouvelle force dans l'entreprenariat pendant leurs études via la carte professionnelle.
Le 20 mai 2024, nous avons organisé un House Meeting et rassemblé 20 étudiantes au restaurant Le rêve pour comprendre leurs difficultés et les causes profondes des inégalités qu’elles vivent sur le territoire bruxellois. Ce moment nous a permis d’identifier les 5 principales barrières auxquelles les étudiantes sont confrontées : administratives, culturelles, professionnelles, linguistiques, accès au logement.
L’échevine du logement, du patrimoine public et de l’égalité des chances de la ville de Bruxelles, Madame Lydia MUTYEBELE, est intervenue. Elle a partagé son expérience personnelle et a prodigué des conseils pratiques aux participantes.
Analyse
Spécificités du contexte économique à Bruxelles
D’après Unia : un service public indépendant de lutte contre la discrimination et de promotion de l'égalité des chances, un très grand nombre de personnes d’origine étrangère dont africaine participe avec succès aux études supérieures en Belgique.
Pourtant, le taux d’ISP de ces femmes étrangères qui réussissent leurs études supérieures RESTE très difficile. Donc elles étudient mais c’est difficile d’avoir un travail. En Belgique on note 40% du taux d’emploi des personnes d’origine étrangère (Hors UE) contre plus de 70 % du taux d’emploi des personnes belges. [1]
Les raisons de cette difficile insertion résultent, d’une part, du manque d’accompagnement professionnel de notre public cible et d’autre part, de leur prise en considération au sein de la société (titre de séjour précaire, équivalence des diplômes). A cela on y ajoute des discriminations raciales.
Causes & conséquences
Les difficultés étant structurelles, il convient d’interroger les raisons profondes de ces inégalités afin de trouver des solutions et de les surmonter.
On note un enjeu colossal de la plupart de ces étudiantes dans la région de Bruxelles, car en plus de se loger, il faut concilier séjour précaire, études et jobs étudiants pour subvenir à leurs besoins (physiologiques, académiques) . La majorité d’ étudiantes qui entrent dans l’enseignement supérieur au sein des universités publiques ou hautes écoles sont victimes de décrochage académique et quittent le système éducatif par manque d’orientations avant d’acquérir les qualifications nécessaires. L’enseignement supérieur à Bruxelles continue de perpétuer et de refléter d’importants écarts entre celles qui obtiennent leur diplôme mais ne parviennent pas à s’intégrer socio-professionnellement.
Face à leurs situations particulières, nous sommes arrivés aux constats suivants:
Manque de reconnaissance sociale et qui au final entraîne une démotivation chez les étudiantes étrangères ;
Crainte de ne pas réussir à atteindre leurs objectifs professionnels en raison des préjugés, liés au choix de leurs filières ce qui génèrent des sentiments d’injustice et d’incompréhension chez les jeunes étudiantes ;
Désaffiliation liée à la précarité de l’emploi: pas de liens avec les institutions, pas d’accès à des dispositifs (Bruxelles Formation, Cité des Métiers, …) ayant pour conséquences problème identitaire, rejet de la société et chômage ;
Manque de soutien et de ressources disponibles dans le système professionnel pouvant entraver la réalisation de leurs aspirations, alimentant ainsi leur peur de l'avenir professionnel.
Sentiment d’exclusion et de marginalisation lors de la recherche de leur stage professionnel ou emploi ;
Frustration face au manque d’opportunités et d’informations favorisant leur intégration socioprofessionnelle ;
Désinformation à propos des choix d’orientation ;
Manque de cellule de préparation d’accès au marché du travail et perspectives à Bruxelles ;
Manque d'encouragement et de soutien de la part du système éducatif et du marché du travail bruxellois ;
Insuffisance d’informations socio-administratives lors de leur arrivée (procédures incomprises et lentes) ;
Pression morale et espace de vie réduit ;
Méfiance vis à vis des offres de travail existantes ;
Loyers chers et abus des propriétaires ;
Toutes ces difficultés contribuent à reléguer les étudiantes étrangères à une position marginale sur le marché du travail bruxellois perpétuant ainsi un cycle de dévalorisation, de stress et d’anxiété.
Les conséquences de cette marginalisation due au manque d’accompagnement sont dévastatrices. Se sentant reléguées au second plan, ces étudiantes développent un sentiment de faible estime de soi et une perte de motivation vis-à-vis de leurs études. Le manque de reconnaissance sociale associée à leurs filières et titres de séjour précaires peut également décourager les étudiantes à s’investir pleinement dans leur parcours académique, accroissant le risque de décrochage.
Objectifs
Mobiliser une diversité d’acteurs spécialisés dans l’encadrement professionnel.
Un soutien auprès des acteurs qui ont le pouvoir de faire changer les choses ;
Un accompagnement des missions locales de l’emploi et associations de droit des étrangers ;
Une mise en relation avec les partenaires actuels, travail en réseau, relais éventuel du public de l’association vers des structures capables de les accompagner ;
Des modules/programmes spécifiques d’introduction d’accès au marché du travail et perspectives à Bruxelles au sein des universités et hautes écoles ;
Des partenariats et co-constructions pour œuvrer à des dispositifs d’impulsion afin que toutes les jeunes femmes puissent étudier et travailler sur un pied d’égalité en Belgique.
L'Asbl Guidef Récup, existe donc pour contribuer à réduire les inégalités face à l'emploi, inégalités d'accès au logement et opportunités. Réduire les inégalités est essentiel pour améliorer les perspectives financières et sociales des femmes d’origine étrangère d’Afrique sur le marché du travail en Belgique.
Permettre à nos bénéficiaires d’avoir des connaissances sur le monde de l’entreprise
Fournir les outils de formation adaptée au monde actuel ;
Interroger la place de l’individu dans le milieu professionnel ;
Permettre à la jeune étudiante d’acquérir un socle de compétences nécessaires pour répondre aux demandes et exigences du marché du travail ;
S’informer des listes de formations adéquates pour exercer des métiers et faciliter leurs insertions ;
Conseiller pour une stratégie de recherche d’emploi réussie (CV , lettre de motivation , usage outils numériques etc…) ;
Sensibiliser à l’importance des soft skills, transition vers le digital et accompagnement entrepreunarial.
Plan d’action
À court terme (2024- 2026), nous allons commencer par nous attaquer aux difficultés professionnelles, linguistiques et d’accès au logement.
Concrètement, nous allons sur 2 années :
Organiser des activités d’aide à la réussite professionnelle via des séances d’information, des ateliers et des rencontres;
Mettre en place une plateforme en ligne d’apprentissage du néerlandais pour augmenter les opportunités et l’intégration en Belgique;
Sensibiliser les propriétaires qui disposent de chambres à loyer modéré à accueillir des étudiantes et à devenir des relais et des personnes-ressources;
Ensuite, à long terme, cela contribuera à les aider à surmonter les difficultés administratives et culturelles.
Saisie d’écran du cours introductif de néerlandais animé par Yassin Filali et Ghislaine Fotsing
En conclusion
Soutenir les étudiantes étrangères qui ont des besoins spécifiques peut vraiment faire la différence dans leur participation au marché du travail et influencer positivement l’environnement des entreprises en Belgique.
Nous voulons nous mettre davantage au service d’étudiantes les plus vulnérables qui ont davantage de risques d’être discriminés notamment sur le marché du travail en les intégrant complètement sur le marché du travail bruxellois.
Nous voulons donner plus d’importance à leur accueil, information, formation, orientation, conseils et aides.
Nous voulons apporter des moyens, des outils, des méthodes, des ressources concrètes aux jeunes étudiantes d’origine étrangère. Renforcer leur épanouissement social et culturel.
Nous voulons apporter des ressources gratuites pour renforcer leurs compétences, aptitudes professionnelles , vision et stabilité financière.
Nous voulons inciter les entreprises à les inclure afin qu’elles soient plus présentes dans les entreprises grâce à une cartographie de leurs compétences mais aussi travers des valeurs fondamentales : vivre ensemble, multiculturalisme, diversité, …
Nous voulons suivre très rapidement les étudiantes via le coaching individuel.